Sauvé, trois fois plutôt qu’une!
Les Gatinois Serge Clément et Mike Roy ont sauvé la vie d’un résident d’Ottawa – trois fois plutôt qu’une – dans l’incendie d’une maison en rangée, hier matin.
Les deux héros du jour sont des employés de Modern Eavestroughing, une entreprise spécialisée dans l’industrie des gouttières. Ils étaient affairés à installer une gouttière sur le bâtiment où habite la victime, lorsqu’ils ont senti les premières odeurs suspectes. « Ça sentait le plastique brûlé, raconte M. Clément. Je me disais que c’était probablement un incendie ailleurs dans le quartier. »
Cette odeur, d’abord disparate, s’est avérée tenace. Les deux travailleurs ne savaient pas qu’elle provenait de plus près, dans les premiers instants.
Les deux ont ensuite observé de la fumée qui émanait du bâtiment de deux étages, environ une heure plus tard.
Le Service des incendies d’Ottawa a reçu un appel de ces deux mêmes hommes à 10 h 21.
Le résident était endormi, lorsque le feu s’est déclaré chez lui, au 2029, croissant Stonehenge.
« Comme un zombie »
M. Clément raconte les événements avec beaucoup de vigueur. Quelques heures après avoir sauvé la vie du jeune résident, il explique que la victime était extrêmement confuse et tentait de retourner chez lui, malgré l’épaisse fumée qui a failli le tuer.
« On a ouvert la porte et on a lâché un cri, dit M. Clément. Il n’y avait pas de réponse. Alors, on est entrés. Laisse-moi te dire qu’il y avait de la grosse boucane noire là-dedans. »
Un homme, fin vingtaine, début trentaine, était endormi au sous-sol. Les sauveteurs l’ont sommé de fuir les lieux.
« On l’amenait en haut, on le faisait sortir, mais dès que je le lâchais, il retournait en dedans. Il nous a fait ça trois fois ! » s’exclame le travailleur.
« Il a fallu qu’on s’occupe de lui, qu’on prenne ses bottes, qu’on le couvre d’un manteau… »
La victime agissait sans raison, poursuit M. Clément. « Il était comme un zombie. Si on n’avait pas été là, je pense qu’il y passait… »
Les deux héros ont aussi été intoxiqués par la fumée noire.
Les trois étaient heureusement sains et saufs, dehors, lorsque les pompiers sont arrivés. Ils ont été transportés à l’hôpital.
Leur patron, André Leblond, a félicité ses deux employés, et promis que cette journée leur serait payée à plein salaire. « Tout le monde nous appelle, dit-il. En tout cas, on va leur payer leur journée. Le pauvre homme doit sa vie à mes hommes. »
Pas d’avertisseur
Les pompiers d’Ottawa ont aussi rappelé que le pauvre homme ne possédait pas d’avertisseur de fumée.
Le brasier s’est déclaré dans la cuisine. Un plat en cuisson laissé sans surveillance est à l’origine du sinistre. Le feu a été rapidement maîtrisé.
Les dégâts causés par les flammes ont été limités à la cuisine, mais la fumée épaisse a fait des dommages au reste de la maison. Les pertes sont évaluées à 35 000 $.
La Croix rouge et l’Armée du Salut ont été appelées à venir en aide aux quatre personnes évacuées.
« Si ce n’était des deux hommes, a mentionné Marc Messier, du Service des incendies d’Ottawa, nous aurions probablement eu un décès. »
Les feux de cuissons arrivent en tête de liste des alertes, dans les casernes de la ville.
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